Indispensable lors de divers étapes de la production musicale (enregistrement, mixage, mastering), un compresseur peut être vu comme un "fader automatique". Il est utilisé pour réduire proportionnellement la dynamique d'un signal audio qui va dépasser un palier défini par l'utilisateur pour ressortir en une plage de volume inférieure.
Le volume d'un signal audio sera donc baissé automatiquement pendant les passages les plus forts qui dépasseront le palier déterminé (le threshold). Par la suite, le niveau de ce signal audio compressé va pouvoir être amplifié car la dynamique globale en sera réduite. Il est donc possible de monter le volume général à un niveau plus élevé car la plage dynamique entre le volume le plus faible et le volume le plus fort est au final moins prononcé (voir schéma si dessous).
Sur un compresseur commun nous pouvons trouver différents types de fonctionnalités tels que :
- Input gain :
Pour contrôler le volume d'entrée, ce qui rentre dans le compresseur.
- Threshold :
Cela va déterminer le niveau où le compresseur va commencer à réduire proportionnellement le signal audio. Par exemple, si le threshold est réglé sur -30 dB, tous les signaux qui resteront en dessous de ce palier ne seront pas affectés, alors que tous les signaux qui dépasseront ce palier seront atténués proportionnellement et cela réduira donc la dynamique globale.
Certains compresseurs peuvent offrir l'option de choisir entre deux types de threshold "soft knee" et "hard knee" pour rendre la compression plus ou moins souple.
Vous trouverez aussi des compresseurs sur lesquels le fait de varier le volume d'entrée (input gain) va faire varier de façon correspondante le threshold.
- Output gain / "Makeup gain" :
Ce contrôle va déterminer le niveau de sortie du compresseur. Il est utilisé pour ajuster, compenser, le signal audio qui a vu sa dynamique et son volume global réduit. Le terme de "makeup gain" que l'on peut retrouver sur de vieux compresseurs est bien plus approprié car il s'agit bien d'un "maquillage". Car si l'on réduit le signal de 10 dB via la compression, il est logique de "maquiller" cette perte par un gain de 10 dB. Mais cela peut simplement servir à ajuster le volume sonore pour fondre la piste audio dans un mixage par exemple.
- Ratio :
Ce contrôle est là pour déterminer "la pente" du rapport de gain d'entrée à sortie. En d'autres termes, le ratio détermine la quantité du signal d'entré (en dB) qu'il faut pour causer une augmentation d'un décibel à la sortie du compresseur. Par exemple, avec un ratio de 4:1, pour chaque 4 dB d'augmentation à l'entrée, il y aura seulement 1 dB d'augmentation à la sortie... Pour 8 dB à l'entrée vous aurez donc 2 dB en sortie... Alors qu'un ratio de 2:1 ne produira qu'une augmentation de 1 dB à la sortie pour chaque augmentation de 2 dB à l'entrée... Vous me suivez ?
- Attack :
Calibré en millisecondes, c'est le temps qui détermine la rapidité ou la lenteur à laquelle le compresseur va réagir pour atténuer le signal audio qui va dépasser le threshold.
- Release :
Similaire à l'attaque, le relâchement est lui aussi calibré en millisecondes et est utilisé pour déterminer la lenteur ou la rapidité à laquelle le compresseur va restaurer le signal à son niveau de dynamique originale dès qu'il sera passé sous le niveau du threshold.
- Meter display :
C'est l'écran d'affichage qui permet de contrôler le niveau d'entrée et de sortie du compresseur ainsi que le niveau de réduction apporté par la compression (gain réduction). Sur certaines machines c'est un affichage unique avec un bouton pour passer de l'un à l'autre.
Lors du mixage, le compresseur se place généralement en "insert" sur la piste, mais il peut être aussi placé sur un bus pour créer un compression parallèle. Certaines machines ou plugins sont équipés d'un bouton "dry / wet" pour utiliser la compression parallèle sans passer par l'utilisation d'un bus.
Au final, un compresseur est donc utilisé pour réduire la dynamique générale d'une piste audio, d'un mixage, etc... et / ou pour en augmenter le niveau global perçu, et ce, sans nuire à la piste elle même. A moins que l'on veuille utiliser le compresseur dans une idée excessive d'abus ou pour faire du sound design et autres idées créatives. Mais il ne faut pas oublier que l'utilisation à outrance de la compression va potentiellement supprimer le côté vivant d'une performance (chant, guitare, etc...) en écrasant de façon abusive la dynamique sonore et en supprimant les transitoires (transients peaks). Pour toutes ces raisons il est important de garder cela à l'esprit et de penser avant tout à ce qui est bon pour la production de la chanson sur laquelle vous êtes en train de travailler.
De plus, il existe différents types de compresseurs avec pour chacun d'eux une façon spécifique de fonctionner et un caractère sonore unique. Voici les 5 types de compresseurs que vous pourrez trouver au format hardware ou en émulation via plugin : VCA (Voltage Controlled Amplifier), FET (Field Effect Transistor), OPTICAL, TUBE et PWM (Pulse Width Modulation). En somme, toute une palette sonore à découvrir et à utiliser lors de vos productions !
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Dominique de Witte, écuyer - Ingénieur du son - STUDIO NOBILIS.
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